Quatrième de couverture :
Au printemps 1861, les États-Unis sont au bord de la guerre civile et la Confédération comme l’Union intensifient la conscription chaque jour un peu plus. En ces temps troubles où chacun joue sa liberté dans un pays sur le point de s’effondrer, les destins de trois femmes exceptionnelles s’entremêlent.
À New York, Georgeanna Woolsey va à l’encontre de toutes les attentes de la société mondaine et s’engage comme infirmière. Lorsque l’armée de l’Union passe par la plantation du Maryland où elle est esclave, la jeune Jemma est déchirée : doit-elle abandonner sa famille ou renoncer à la liberté ?
Quant à Anne-May, en charge de la plantation familiale depuis que les hommes ont rejoint les troupes confédérées, son ambition dévorante ne tarde pas à l’exposer à un sort terrible.
Critiques Presse :
« Eblouissant ! Ce roman vibrant et impeccablement documenté balaie les champs de bataille, New York et les plantations du sud. Publishers weekly
« Les thèmes principaux de ce roman sont la lutte pour l’abolition de l’esclavage ainsi que l’émancipation de la femme. Deux thèmes puissants et importants résonnant avec l’actualité et la montée du féminisme ainsi que le mouvement Black lives matter » 20 minutes
L'auteur : Martha Hall KELLY
Nationalité : États-Unis, née à : Milton, Massachusetts
Martha Hall Kelly est une romancière. Diplômée en journalisme à la Newhouse School de l’Université de Syracuse, elle est également titulaire d’un master de journalisme à l’École de journalisme Medill de l’Université Northwestern. Elle a travaillé pendant de nombreuses années comme conceptrice-rédactrice en agences de publicité avant de publier son premier roman, « Le lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux » (« Lilac Girls », 2016), une histoire inspirée de faits réels, devenu dès sa parution un best-seller du New York Times.
En 2019, elle publie le préquel du « Le lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux » intitulé « Un parfum de rose et d’oubli » (« Lost Roses »). En 2021 la trilogie est complétée par « Le tournesol suit toujours la lumière du soleil ».
Mon avis :
Serais-je passé à côté de quelque chose ?
Je ne m’inscris absolument pas aux avis élogieux vis à vis de ce roman qui d’après « Pocket » a obtenu le grand prix des lecteurs en littérature étrangère. L’auteure a certainement réalisé un travail de recherche historique remarquable, laissons lui ce mérite mais c’est la façon dont elle l’a mis en œuvre qui m’a dérangé.
La toile de fond, c’est la guerre de Sécession, le conflit sanglant entre le Nord et le Sud, entre les généraux Grant et Lee, la bataille de Gettysburgh, c’est la rivalité entre les conservateurs et les abolitionnistes, dans le sud l’esclavagisme est légal. Voilà donc un contexte historique très intéressant. L’histoire s’articule autour de 3 femmes à qui l’auteure donne la parole, chapitre après chapitre.
C’est Georgeanna (Georgy), une des filles Woolsey, elles sont 7 et elles ont un frère, une famille de la bonne bourgeoisie qui a fait fortune dans la culture de la canne à sucre et qui si elle a employé des esclaves est maintenant abolitionniste. Une fille de caractère qui sait ce qu’elle veut, têtue et obstinée, elle se forme comme infirmière, elle est enrôlée dans l’armée américaine accompagnée de 2 de ses sœurs. C’est Jemma, une esclave, une jeune fille qui endure tous les caprices et les cruautés de sa maîtresse, avec son père, sa mère et ses frères et sœurs, elle n’a qu’une envie c’est de fuir ce calvaire et rejoindre New York. Jemma contre toute attente sait lire et écrire, sa précédente maîtresse lui avait appris afin qu’elle puisse lui lire des passages de la bible. Et c’est Anne-May, la maîtresses de Jemma, propriétaire d’une plantation de tabac, elle règne avec une cruauté extrême sur son personnel. Femme frivole intéressée au plus haut point par son son apparence, elle prend un malin plaisir à corriger sa pauvre esclave au fouet et à lui soigner les plaies au vinaigre. Anne-May ne sait ni lire, ni écrire, elle se sert de Jemma pour retranscrire des informations secrètes sur les positions des troupes et les faire parvenir à son amant pour lui plaire. Une trahison qui lui coûtera cher.
Tout est réuni pour un bon roman historique mais l’auteure a eu la mauvaise idée d’emballer le tout dans une histoire parfumée à l’eau de rose et à la guimauve. Défigurer la réalité historique par des éléments d’intrigues vraiment incroyables et cousus de fil blanc voilà qui fait que je n’ai pas adhéré à ce roman. Ajoutons que les « mauvais », Anne-may et ses semblables sont horribles à tout point de vue et que les « bons » Georgeanne, ses sœurs, ses amis, sont parfaits et sans défauts voilà qui montre le manque de nuances de ce récit. Le premier tiers du roman est lourd et lent, lassant, la suite s’active mais manque singulièrement d’intensité, les émotions ne passent absolument pas pourtant les occasions sont nombreuses. Les détails arrivent parfois mal à propos, je repense à la scène où une des sœurs Woolsey est à la mort victime du typhus : « Il sortit et me laissa Mary à moi seule. Je pris place à ses côtés sur le lit , la taie d’oreiller que je venais de changer était brodée de liserons…” Rien sur la souffrance de la malade mais il est important de signaler que la taie est brodée de liserons !! Autre exemple alors qu’Anne-may a été arrêtée et qu’elle va vraisemblablement être exécutée, sa dernière volonté est de récupérer son esclave Jemma ! C’est évident qu’au seuil de la mort on a la préoccupation de récupérer son esclave ! Un roman qui ne m’a aucunement captivé et que j’ai eu du mal à arriver au bout. Je place Martha Hall Kelly sur la liste noire en compagnie de Claudie Hunzinger, de Ellen marie Wiseman, Joyce Maynard, etc.
En marge du roman : Woolsey, Abby (1828-1893)
En 1828, Abby Woolsey est née dans une famille de la classe supérieure qui comprenait huit enfants, dont sept femmes. Elle et ses frères et sœurs ont passé la majeure partie de leur adolescence à New York. Les Woolseys ont joué un rôle actif dans les affaires sociales, et Abby et ses frères et sœurs se sont engagés dans de nombreuses activités d’église et de réforme. Abby a montré de forts sentiments abolitionnistes dans les années 1840 et 1850, surtout après avoir assisté à une vente aux enchères d’esclaves lors d’une visite à Charleston, en Caroline du Sud, en 1859. Elle a également soutenu les droits de la femme et les mouvements de tempérance. Cependant, sa contribution la plus importante à la réforme est venue de son travail dans le domaine des soins infirmiers.
Pendant la guerre civile, Abby et ses sœurs Georgeanna et Eliza devinrent des membres actifs de la Woman’s Central Association of Relief, organisée à New York en 1861 pour fournir le confort matériel aux soldats malades et blessés. L’association a envoyé Georgeanna et Eliza dans les hôpitaux fédéraux en tant qu’infirmières; Abby est restée à New York, travaillant avec l’organisation à plein temps, aidant à coordonner la collecte et la distribution de vêtements, de literie et de nourriture. Certains biens ont été donnés, tandis que d’autres ont été achetés par l’Association centrale des femmes. Woolsey utilisait fréquemment son propre argent pour acheter des fournitures et, comme les autres femmes, elle cousait souvent des vêtements à envoyer au front.
Après la guerre, Woolsey a travaillé avec des églises et d’autres organisations pour promouvoir la réforme sociale. En 1872, l’hôpital presbytérien a ouvert ses portes à New York, accueillant les patients «sans distinction de croyance, de nationalité ou de couleur». Le conseil d’administration de l’hôpital a choisi Jane Woolsey comme «directrice» de la nouvelle institution; Jane, consciente des compétences d’organisation supérieures de sa sœur, s’est arrangée pour qu’Abby soit nommée «commis par intérim». La position d’Abby lui a permis de diriger les activités de l’hôpital en l’absence de Jane, et les deux femmes ont travaillé ensemble pour parvenir à une administration hospitalière efficace et ordonnée. Jane a démissionné de son poste d’administrateur en 1876 en raison d’une mauvaise santé et des objections persistantes de certains médecins masculins à l’égard d’une femme occupant une telle position d’autorité; Abby a donné sa démission en même temps.
Pendant les années où Abby Woolsey a travaillé à l’hôpital presbytérien, elle a également été occupée par d’autres mouvements de réforme sociale. En janvier 1872, elle rejoint un groupe de femmes de la classe supérieure pour fonder la New York State Charities Aid Association. Les objectifs déclarés de l’organisation reflètent à la fois une impulsion humanitaire et une volonté de promouvoir l’ordre social: 1er. Promouvoir un intérêt public actif dans les institutions de bienfaisance publique de l’État de New York en vue de l’amélioration physique, mentale et morale de leurs détenus pauvres. Rendre le système pauvre actuel plus efficace, et y apporter des réformes qui soient conformes aux vues les plus éclairées du christianisme, de la science et de la philanthropie. L’association a nommé un comité de visite de soixante-dix-huit «citoyens influents et bienveillants de New York», dont Woolsey, pour inspecter les conditions de l’hôpital Bellevue de New York, qui avait été créé comme hospice en 1658.
Lors de ses fréquentes visites à l’hôpital le comité a noté que les salles étaient insalubres et que les infirmières étaient «en nombre insuffisant, presque toutes analphabètes, certaines immorales et d’autres intempérantes». Réforme des soins infirmiers. Pour remédier aux conditions rencontrées à l’hôpital, les membres du comité de visite de Bellevue recommandent la création d’une école d’infirmières. L’école serait associée à l’hôpital, un modèle établi par Florence Nightingale en Angleterre. Woolsey a été choisi pour rédiger le plan d’organisation de l’école de formation des infirmières de Bellevue. S’inspirant fortement des idées de Nightingale, elle proposa une administration composée d’un surintendant, d’infirmières en chef et d’enseignants; Les étudiants en sciences infirmières «acceptables» de la classe moyenne devraient être recherchés et disposer d’un logement convenable. Les étudiants doivent être formés non seulement en tant qu’infirmières mais aussi en tant qu’enseignants, a souligné Woolsey: «les diplômés doivent sentir que partout où ils vont, ils doivent porter l’esprit de l’école avec eux, et que la formation peut se poursuivre dans chaque service une infirmière en chef compétente est trouvée. L’école de formation des infirmières de Bellevue a ouvert ses portes le 1er mai 1873. Le plan d’organisation de Woolsey, connu sous le nom de Plan Bellevue, est devenu un modèle pour d’autres écoles d’infirmières aux États-Unis et au Canada. Woolsey a continué à travailler avec la New York State Charities Aid Association et l’hôpital Bellevue tout au long des années 1870 et 1880. Elle est décédée en 1893.
Source Anne L. Austin, Les soeurs Woolsey de New York: l’implication d’une famille dans la guerre civile et une nouvelle profession, 1860-1900 (Philadelphie: American Philosophical Society, 1971).